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Blog de réflexions personnelles&politiques.
18 juin 2016

Réflexions autour du fait d'apprendre a s'aimer.

J'admets qu'il est de plus malaisant pour moi de lire ici ou là des injonctions a s'aimer.

Ne pas s'aimer peut être le point de départ d'une conscience de sa souffrance personnelle, puis d'une conscience politique, qui peut amener a un engagement personnel pour prendre son existence en main et/ou d'un engagement politique. Certaines personnes s'engagent personnellement et politiquement sur ce constat et sur cette souffrance, justement. Ne pas s'aimer peut donc être une lance de fer, ce n'est pas uniquement que douleur et souffrance, cela dépend aussi des contextes dans lesquels ces souffrances s'inscrivent. En fait les personnes qui ne s'aiment pas sont souvent très déshumanisées, puisqu'on les pense en souffrance permanente et on leur enlève toute la palette de sentiments complexes qu'elles ressentent aussi. Apprendre a s'aimer demande en outre du temps disponible, de l'énergie physique et/ou psychique, de la volonté propre, des encouragements extérieurs, parfois un suivi et un accompagnement psychologique/psychiatrique/médical. Apprendre a s'aimer nécessite selon les personnes de franchir entre 1 et 1000 obstacles pour y arriver. Ça va pas de soi du tout, et il ne suffit pas de le décréter et d'en faire un fer de lance politique pour qu'un déclic se fasse dans les têtes. Ce n'est pas non plus, je pense, un point de départ indispensable dans les luttes politiques. On peut lutter personnellement et/ou politiquement tout en ne s'aimant pas soi-même, ce n'est pas antinomique. Et penser le contraire c'est invalider d'office les personnes qui ne s'aiment pas car elles n'auraient pas accompli ce travail sur elles au préalable. Si une personne ne s'aime pas et lutte/souhaite mener ses luttes perso&politiques a nos côtés, nous devons nous montrer disponible pour elle et/ou la soutenir. Pas exiger d'elle qu'elle s'aime avant de la soutenir, de l'accepter a nos côtés personnellement & politiquement. On est souvent embrassés, gênés quais une personne nous dit qu'elle se déteste (moi y compris), on se sent souvent démunis, alors par acquis de conscience ou pour éviter la culpabilité, on va juste lui dire qu'elle ment, est trop dure envers elle-même, lui dire combien elle est belle. Sauf que cette réaction, est, je pense, centrée sur nos propre ressentiments, pas sur celle de la personne en face. C'est assez égoïste en fait. S'aimer n'est pas non plus, je pense, une fin en soi a tout prix. S'aimer fait bien moins souffrir, entre autres choses, évidemment, mais partir du principe qu'on peut tous s'aimer au final est problématique. Penser que s'aimer c'est forcément réussir dans son existence, mener tout ses projets à bien, c'est, je pense, assez illusoire et c'est occulter completement que s'aimer n'est pas une immunité aux oppressions qu'on subit toujours, sans nier la force que ça peut être, évidemment. Et c'est aussi penser qu'un changement dans nos existences ne peut venir que d'un changement propre qui consisterait a s'aimer pour affronter son existence, et pas, aussi d'un changement collectif, qu'on s'aime personnellement ou pas. Et ça ne dit pas d'ailleurs qu'il n'y aura pas de périodes de rechutes à l'avenir. Et je constate souvent qu'au lieu de proposer des solutions concrètes pour y arriver, pour apprendre a s'aimer, on en est souvent a des formes d'injonctions, plus ou moins implicites, qui non sans aider la personne a s'aimer, la pousse a se mettre la pression pour y arriver, quitte a y laisser des plumes. Je pense qu'au final, je voudrais lire plus souvent qu'on est valables dans nos identités et au sein de nos milieux d'appartenance politiques même si on ne s'aime pas, plutôt qu'on est tous beaux-belles, même si on y arrive pas forcément/le pense pas forcément.

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